Une pédagogique novatrice

 

Dès les premiers séjours, le CLEJ a appliqué une pédagogie active, centrée sur l’autonomie et la responsabilité de chacun au sein de la collectivité : l’enfant est considéré comme une personne responsable, les moniteurs sont chargés de l’ « aider » pendant son séjour (les premiers animateurs étaient des « aides » et non pas des « moniteurs »).

De même, les moniteurs sont responsables et partie prenante des décisions prises au sein de l’organisation. Tout est mis en œuvre pour que les options pédagogiques se concrétisent dans les activités quotidiennes des colonies ou des camps de vacances.

 

 

Corvol, un lieu magique

 

Le CLEJ est indissociable du « Château » de Corvol. Si, depuis une dizaine d’années, le mouvement organise des camps itinérants en Espagne, en pays Cathare ou en Grèce, c’est au Château de Villette, qu’ont été accueillis et fidélisés des milliers d’enfants depuis 1947. Grâce au SKIF jusqu’en 1962, puis grâce au CLEJ.

Cet attachement très fort à Corvol constitue un vecteur de transmission important.

 

 

Un mouvement de bénévoles

 

Un tel mouvement, qui séduit depuis près d’un demi-siècle, est aussi particulier par son fonctionnement. Chaque jour, son histoire s’écrit uniquement grâce au dévouement des bénévoles.

Ce militantisme associatif de longue haleine est doublé d’un engagement individuel qui traverse les générations : après quelques années passées dans les colonies, les enfants deviennent moniteurs, puis animateurs de commissions et membres du comité. Devenus parents, ils envoient à leur tour leurs enfants à Corvol et contribuent ainsi à perpétuer le mouvement…

Ainsi, 61 ans après le premier séjour à Corvol, le CLEJ – fait rarissime dans les mouvements juifs en France – continue à attirer de plus en plus de membres de la communauté juive ashkénaze et séfarade, voire des non juifs !  Des juifs séduits par une transmission originale du judaïsme attaché aux valeurs républicaines, par une grande ouverture intellectuelle et par l’esprit de fraternité qui règnent dans les séjours.

 

 

L’identité juive

 

La transmission d’une identité juive se construit, au quotidien, en marquant des « temps juifs » aux travers des activités. Par exemple, en se réappropriant et en transmettant, avec notre propre lecture, la célébration de Hanoukka, de Pessah ou du « shabbat laïque ». Cette transmission passe aussi par diverses commémorations liées à la Shoah (rafle du Vel d’Hiv, insurrection du ghetto de Varsovie). Loin de refléter une mémoire figée, un deuil toujours douloureux dans certaines familles, ce travail de mémoire prend en compte l’actuel de ces événements dans une solidarité active avec le monde extérieur et dans une dynamique d’ouverture. Ainsi, une journée centrée sur le thème des « sans papiers » a été l’occasion de rappeler aux enfants ce que fut le statut de certains de leurs grands et arrière-grands-parents.

 

 

La citoyenneté 

 

Tous ces apprentissages permettent de développer un certain nombre de valeurs qu’ils retrouvent dans l’actualité. Discussions et débats, organisés entre les enfants et les moniteurs, permettent d’exprimer émotions et opinions en faisant un lien entre les événements actuels et l’histoire des familles. Construite principalement autour de la transmission des valeurs de fraternité, de solidarité, de groupe, la « culture CLEJ » est particulièrement rare et séduisante dans un monde dominé par l’égoïsme, l’individualité et l’incivilité. Même si l’origine socioculturelle des enfants s’est modifiée, le CLEJ reste l’héritier de ces valeurs fondamentales qui sont loin d’être obsolètes.

 

 

Le budget d’une colonie

 

Chaque colonie est autofinancée par les participants. Aujourd’hui, une journée de séjour a un prix de revient qui tourne autour de 40 €. Les parents qui rencontrent des difficultés financières bénéficient de conditions particulières – pouvant aller jusqu’à la gratuité – le coût du séjour de ces enfants étant mutualisé sur les autres. Sur un an, le budget « colonies + camps » est voisin de 150 000 euros. Chaque année, un excédent est dégagé du budget « colonies », excédent qui permet d’assurer l’entretien courant du terrain et des bâtiments.

L’association ne bénéficie d’aucune subvention d’exploitation.